Dans le centre historique de Varsovie un OVNI design s’est déposé cet été.

2024, l’Odyssée de l’espace

Par Aurore De Granier

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Le flagship de Milla Nova s’impose par son design comme un voyage extra-terrestre. Décollage.

Odyssée spatiale

Entrer dans le nouvel espace retail du passage Lipinski, dans le centre historique de Varsovie, équivaut à quitter la terre ferme pour s’aventurer sur une planète inconnue. La boutique consacrée aux tenues de soirée et aux robes de mariées fait faux bond à tous les codes traditionnellement appliqués à ces espaces. Matériaux bruts, décor dépouillé, prédominance des éléments minéraux et de mobilier des plus contemporains composent l’ADN du nouveau flagship Milla Nova. Derrière ce projet aux allures d’OVNI se trouve le studio ukrainien balbek bureau. Un espace retail qui pour eux trouve sa ligne directrice dans un seul maître mot : le contraste. « Nos clients désiraient s’éloigner de l’esthétique traditionnelle des salles d’exposition de robes. Pour exécuter cette idée, nous avons misé sur le contraste, une approche que nous appliquons régulièrement dans les projets de balbek bureau pour obtenir un effet plus dramatique. Milla Nova Warsaw ne fait pas exception à la règle : la froideur extraterrestre de l’intérieur met en valeur la féminité et la douceur des robes et des futures mariées », confient les fondateurs du studio, Slava Balbek et Borys Dorogov.
La source d’inspiration des designers ? Un film. 2001 l’Odyssée de l’espace, signé Stanley Kubrick. Un moodboard qui donne naissance à deux espaces distincts. Au rez-de-chaussée, c’est le paysage imaginaire d’une planète lointaine qui s’impose, tandis qu’au premier étage nous pénétrons dans un vaisseau spatial fantasmé. « Le premier étage, qui sert de salle d’exposition pour les robes de soirée, puise son esthétique dans les horizons désertiques de planètes lointaines. Le paysage local est austère – on peut voir des fragments de roche,
de grands panneaux de pierre et des podiums massifs disposés tout autour.
Les formes et l’éclat des miroirs font référence aux monolithes de Kubrick.
Les robes de mariées sont quant à elles présentées au deuxième étage, inspiré par les intérieurs des vaisseaux intergalactiques – étranges, mais paradoxalement humanisés et rendus confortables. Les couleurs et les textures sont plus douces et plus délicates, se déclinant en de subtiles nuances », détaillent les designers de balbek bureau.

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(M)OVNI : Matières & Objets Non Identifiés

Le contraste entre les robes présentées et l’espace se situait au cœur de l’ADN du projet retail. Pour matérialiser l’inspiration tirée de l’univers Kubrick, les designers ont fait appel à une matériauthèque diversifiée venant donner vie à ce concept extraterrestre. La distinction se veut claire entre les deux étages de l’espace, chacun porteur d’une identité différente, qui s’exprime par des matériaux triés sur le volet. Au premier niveau, la pierre et le métal dominent dans les éléments de décor, les revêtements, et le mobilier. Mais ces choix matériels ont également dû s’accorder avec la réalité de leur matière. En effet, si l’acier inoxydable et le mobilier ont pu s’insérer dans l’espace sans difficulté, il n’en fut pas de même pour la pierre, pourtant centrale à la création de cette interprétation de 2001 L’Odyssée de l’espace. « Les pierres utilisées sont artificielles en raison des mesures de sécurité. De véritables pierres seraient trop lourdes et la capacité portante des sols n’était pas adaptée. Pour les fabriquer, nous avons fait appel à la société C.I.Form et à leur expertise pour créer avec habileté et vraisemblance ces éléments minéraux aux formes et aux teintes parfaites. » Au second niveau, la pierre artificielle se fait plus discrète pour laisser place à un espace épuré, fruit du fantasme d’un vaisseau spatial au design idéal.

photos : Milla Nova, balbek bureau, Varsovie, Pologne,2024 • © ONI Studio